CHONGQING

BLUES

Un film inédit de 

WANG XIAOSHUAI

 

Par le réalisateur de BEIJING BICYCLE

et SO LONG, MY SONG

AU CINÉMA
LE 5 AOÛT 2020

Synopsis

 Lin, un capitaine de bateau, rentre après 6 mois en mer et apprend la mort de son fils de 25 ans, Lin Bo, abattu par la police. Pour découvrir ce qu’il s’est passé, il retourne à Chongqing, une ville où il a vécu autrefois. Il se rend compte une fois sur place qu’il connaissait très peu son fils et comprend alors à quel point son absence a pesé sur la vie de son enfant.



 NOTES DU RÉALISATEUR WANG XIAOSHUAI

 

CHONGQING

L’action de tous mes films se situe dans un cadre urbain car j’ai toujours vécu dans des grandes villes, telles que Wuhan ou Pékin. La seule exception est Shanghai Dreams que j’ai tourné dans la province du Guizhou où j’ai passé mon enfance. J’ai pourtant un rapport assez particulier aux villes dans lesquelles je vis : je me sens en permanence un étranger dans la ville, décalé par rapport aux locaux. Cela me rend plus sensible à ce qu’il se passe dans la ville, aux habitudes et particularités de chacune, aux changements qui peuvent intervenir.

Après Beijing Bicycle et Shanghai Dreams, c’est amusant d’avoir un troisième film avec le nom d’une ville.

La ville de Chongqing est très singulière. C’est une des principales villes de la province du Sichuan, dans l’intérieur de la Chine. Elle est très représentative de la Chine contemporaine, pleine de vie mais qui elle est restée ouvrière et modeste. Avec ses grands immeubles H.L.M., c’est une ville plus populaire, à l’atmosphère particulièrement chaleureuse.

Dans le cinéma chinois, Pékin ou Shanghai servent le plus souvent de décor. J’ai choisi Chongqing pour ce film du fait de la présence de la rivière au milieu de cette immense ville. Je voulais raconter l’histoire d’un homme qui est toujours en déplacement. Lorsqu’il habitait à Chongqing, il était déjà souvent absent, travaillant sur les bateaux de la rivière. Après son divorce, il est parti plus loin encore, tout au bout de la rivière. Il vit maintenant au bord de la mer et c’est là qu’il navigue. 

 

FILMER LA VILLE

Quand j’ai choisi de tourner à Chongqing, la première question était de voir comment filmer cette ville et comment placer la dramaturgie et les personnages dans ce cadre. Je voulais que le père soit en mouvement permanent pour voir les différents aspects de la ville. L’image devait être en adéquation avec ses émotions. Nous avons donc décidé de filmer caméra à l’épaule et avec peu d’éclairage. Cependant c’était difficile de filmer sur le vif au milieu de la foule qui anime constamment Chongqing et notre équipe ne passait pas inaperçue. Il a donc fallu recréer beaucoup de situations. Les scènes de rue, telles que les restaurants et les déplacements du père, sont toutes des situations que nous avons mises en scène et fait vivre pour le film. C’était très compliqué car il a fallu gérer un grand nombre de figurants pour reconstituer l’image de la vie de Chongqing.

Au départ, nous avions choisi surtout des lieux visuellement intéressants, comme l’endroit où les cendres de Lin Bo sont dispersées. C’est un îlot sur la rivière, face à la ville, deux éléments essentiels pour montrer le rapport des gens à cette ville. Arrivés sur l’îlot pour le tournage, nous avons découvert un paysage étrange marqué par la présence d’un vieux camion abandonné. J’ai trouvé frappant le parallèle entre cette épave et une situation familiale à la dérive.

 

UNE HISTOIRE VRAIE

Je suis souvent à la recherche de petites histoires emblématiques de la Chine contemporaine. Dans les journaux et sur Internet, je lis de nombreuses histoires de ce type : des faits divers tels que des prises d’otages ou des interventions de la police qui se terminent souvent de façon dramatique. Je trouve cela d’autant plus intéressant, car on a de la Chine l’image d’un pays plutôt paisible et sans danger. Ces histoires permettent de s’interroger sur les changements récents que la Chine a connus et deviennent un point de départ pour un film.

J’ai trouvé ce fait divers très simple et banal, mais il cache une histoire de famille, de vies croisées, de sentiments. Comment les proches vivent un tel drame ? C’était un jeune homme sans histoire et dont la vie bascule lorsqu’il commet un grave délit.

Quelle est la raison de tout cela ? Un simple acte de délinquance juvénile ? L’absence d’un père ? La négligence d’une mère ? La corruption de la société ? Une folle histoire d’amour?

 

FACE AU PASSÉ

Le personnage du père est très important pour moi, car il illustre la Chine d’aujourd’hui. Tout change si vite dans ce pays. Les gens courent tous après l’argent et leurs valeurs ont changé avec cet essor économique. Les priorités ont évolué. C’est pour cela que j’ai voulu mettre le personnage principal face à son passé. Dans une vingtaine d’années, quand ce pays regardera en arrière, il réalisera ce qu’il a perdu : le père est en fait le symbole de la Chine actuelle.

La nouvelle génération vit une période charnière. Les jeunes dans la société actuelle ne réfléchissent plus du tout, en partie parce que personne ne s’intéresse à eux. Ils n’ont pas de rêves, ni d’espoirs. Ils veulent juste vivre. Ils sont perdus au milieu de cette nouvelle société chinoise. Ils n’ont pas les mêmes motivations que ma génération. Dans les années 80-90, nous recherchions un sens à nos vies, nous réfléchissions au monde qui nous entourait, nous souhaitions trouver une place dans la société.

 

LA CULTURE EN JEU

J’ai l’impression que le cinéma en Chine aujourd’hui est comme un jeu, un pur produit pour le marché sans sens et sans fond. Tout le monde y participe : ils veulent tous aller faire des films à Hollywood et prendre d’assaut le box office. Les investisseurs veulent que l’on joue leur jeu. Comme quelques autres réalisateurs de ma génération, je reste en dehors de ce système. Quand vous pensez différemment, ils ne savent plus quoi faire avec vous.

Mes films sont reconnus à l’étranger, mais la Chine ne s’y intéresse pas car ce ne sont pas des films assez commerciaux et divertissants. Lors de la sortie de mes films, je ne contrôle rien et je ne peux rien dire. Le succès public d’un film dépend maintenant non pas de ses qualités ou de ses auteurs, mais du montant investi lors de la sortie du film.

La culture disparaît progressivement. En quelques années, on est passés à un monde centré exclusivement autour de l’argent, où on ne parle plus de qualité, d’idées, de réflexion. 



WANG XIAOSHUAI : Réalisateur & scénariste

Diplômé de l’académie du cinéma de Pékin, Wang Xiaoshuai écrit et réalise son premier long métrage en 1993, THE DAYS, à l’âge de 27 ans. Très bien reçu par la critique occidentale, le film est néanmoins inscrit sur la liste noire, interdisant la distribution du film sur le territoire, par le bureau du cinéma en Chine. Ce film raconte les derniers jours d’une relation qui se détériore entre deux artistes à Pékin.

Deux ans plus tard, il met en scène FROZEN sous le pseudonyme Wu Min (Sans nom), qui est sélectionné dans plusieurs festivals internationaux et qui décroche la mention spéciale du jury au Festival de Rotterdam en 1995. Il y offre un regard sur le milieu artistique d’avant-garde à Pékin dans lequel un jeune artiste organise des performances avec comme acte final son propre suicide. Dans la même année, il dirige A VIETNAMESE GIRL pour le Beijing Film Studio. Cette oeuvre est refusée par le comité de censure et il faudra trois ans de re-montage et un changement de titre (SO CLOSE TO PARADISE) pour que le film soit autorisé à une diffusion (limitée) en Chine. Il y raconte l’histoire de deux fermiers chinois qui quittent leur province pour la ville. Un jeune garçon, un peu naïf, et un petit délinquant qui tentent de joindre les deux bouts à Wuhan et qui tombent amoureux d’une chanteuse de night-club qu’ils ont kidnappé. En 1998, le film est sélectionné au Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard.

Son cinquième long métrage, BEIJING BICYCLE, remporte l’Ours d’argent au festival de Berlin en 2001 ainsi que le prix d’interprétation pour les deux rôles principaux. Ce film a eu une très belle carrière à travers le monde.

En 2003, DRIFTERS est présenté à Cannes dans la section Un Certain Regard. Suivra en 2005 le film SHANGHAI DREAMS, présenté à Cannes en Compétition Officielle et récompensé par le Prix du Jury. En 2008, IN LOVE WE TRUST (UNE FAMILLE CHINOISE) remporte l’Ours d’argent du meilleur scénario au festival de Berlin. En 2010, Wang Xiaoshuai se rend de nouveau au Festival de Cannes pour présenter CHONGQING BLUES en compétition pour la Palme d'or. 

Observateur attentif de la société chinoise, Wang Xiaoshuai s'intéresse à son passé à travers le regard d'un enfant, avec 11 FLEURS (2012), et plus précisément à la révolution culturelle de 1974. Présenté au Festival de Venise 2014, RED AMNESIA dresse un portrait pamphlétaire de la Chine d'aujourd'hui. En 2018, Wang Xiaoshuai réalise SO LONG, MY SON, une fresque mélancolique qui relate le destin au long cours d'un couple chinois confronté à la politique de l'enfant unique. Le film remporte les prix d'interprétation masculine et féminine à la Berlinale 2019. 

FILMOGRAPHIE DU RÉALISATEUR

2019 SO LONG, MY SON

2016 RED AMNESIA

2012 ELEVEN FLOWERS /// 11 Fleurs

2010 CHONGQING BLUES

2008 IN LOVE WE TRUST /// Une famille chinoise

2005 SHANGHAI DREAMS

2003 DRIFTERS

2001 BEIJING BICYCLE

2000 SUBURBAN DREAMS

1998 SO CLOSE TO PARADISE

1994 FROZEN

1994 SUICIDES

1993 THE DAYS

 

LES ACTEURS

 

WANG Xueqi, le père, Mr. LIN

Il commence sa carrière dans les premiers films de CHEN Kaige, YELLOW EARTH (1984) et THE BIG PARADE (1986). Puis il travaille avec les plus grands réalisateurs chinois : ZHANG Yimou (OPERATION COUGAR, 1989, avec GONG Li), JIANG Wen (IN THE HEAT OF THE SUN, 1994), HE Ping (SUN VALLEY, 1995; WARRIORS OF HEAVEN AND EARTH, 2003; WHEAT, 2009, avec FAN Bingbing), et LI Shaohong (THE RED SUIT, 2000). En 2008, il tourne à nouveau avec CHEN Kaige dans FOREVER ENTHRALLED (Berlinale - en Compétition). En 2009, il compte parmi les personnages principaux de BODYGUARDS AND ASSASSINS (Teddy CHAN). CHONGQING BLUES (2010) est sa première collaboration avec WANG Xiaoshuai. En 2013, il participe à la super-production américaine IRON MAN 3 de Shane Black puis en 2015, il retrouve CHEN Kaige pour le film THE MASTER OF KUNG-FU.

 

QIN Hao , le meilleur ami, HAO

Il a effectué ses études au Department of Performing Arts of the Central Academy of Drama. Dans son premier film, SHANGHAI DREAMS (Wang Xiaoshuai, 2005), il joue un adolescent indépendant qui tente de suivre la mode dans un petit village de campagne au moment où la Chine s’ouvre

au monde. Il apparaît à nouveau deux ans plus tard dans un film de Wang Xiaoshuai, IN LOVE WE TRUST (2007, Prix du meilleur scénario, Berlinale). Dans SPRING FEVER (Lou Ye, 2009, Prix du meilleur scénario, Cannes), il joue le rôle principal dans l’histoire d’un triangle amoureux gay. QIN Hao collabore à nouveau avec WANG Xiaoshuai sur les films CHONGQING BLUES (2010) et RED AMNESIA (2014). Il est au casting du film LE PROMENEUR D'OISEAUX (2012) de Philippe Muyl et de deux réalisations de Lou Ye : MYSTERY (2012) et THE SHADOW PLAY (2018).

 

FAN Bingbing, Docteur ZHU Qing

Elle a effectué ses études à la Xie Jin’s Star School et à la Shanghai Theater Academy. Elle commence sa carrière dans la comédie populaire CELLPHONE (2003). En 2006, elle joue aux côtés de Andy LAU dans le film d’action BATTLE OF WITS de Jacob CHEUNG (2006). L’année suivante, elle joue dans LOST IN BEIJING de LI Yu (Berlinale 2008, Compétition), le rôle de Pinguo, une jeune femme perdue entre son mari et son patron, et l’enfant qu’elle porte – dont l’un d’eux est le père. La même année, elle joue un fantôme dans le thriller MATRIMONY (TENG Hua-tao) qui sera couronné de succès. En 2009, elle figure dans les plus grandes productions chinoises de l’année, face à Jackie Chan (SHINJUKU INCIDENT, Derek YEE), ZHANG Ziyi (SOPHIE’S REVENGE) et dans BODYGUARDS AND ASSASSINS de Teddy CHAN. Puis elle prend un nouveau rôle titre dans le dernier film de LI Yu, BUDDHA’S MOUNTAIN (2010). Fan Bingbing rencontre aussi le succès dans la pop music et à la télévision, où elle a tenu divers rôles dans plus de 100 productions télévisées sur les 20 dernières années, s’attachant ainsi une solide base de fans en Chine. En 2010, elle travaille pour la première fois avec WANG Xiaoshuai dans CHONGQING BLUES. En 2014, elle est à l'affiche de X-MEN : DAYS OF FUTURE PAST de Bryan Singer. En 2017, elle irradie par sa beauté la fresque historique romanesque LE PORTRAIT INTERDIT de Charles de Meaux.

 


Presse et distribution

 

FILMS SANS FRONTIÈRES

Christophe CALMELS

70, bd Sébastopol - 75003 Paris

Tel : 01 42 77 01 24 / 06 03 32 59 66

Fax : 01 42 77 42 66

Email : distrib@films-sans-frontieres.fr

Stock Affiches

 

GEMACI

33, rue Jacques Hillairet - 75012 Paris

Tel : 01 40 02 09 11

Fax : 01 42 77 42 66

Email : gemaci1@free.fr

Stock DCP

 

Dématérialisé : GLOBECAST & CINEGO

Physique : FILMS SANS FRONTIÈRES

70, bd Sébastopol - 75003 Paris

Tel : 01 42 77 01 24 

Email : distrib@films-sans-frontieres.fr


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Fiche technique et artistique

 

CREDITS

Réalisateur WANG Xiaoshuai

Scénario YANG Yishu, WANG Xiaoshuai

Image WU Di

Décors LU Dong

Son FU Kang

Musique Peter WONG, Henry WU

Montage YANG Hongyu, FANG Lei

Produit par HSU Hsiao-Ming, WANG Xiaoshuai

Producteurs HSU Bing-His, ZHANG Hao

Co produit par Isabelle GLACHANT

 

CAST

Lin Quanhai (le père) WANG Xueqi

Zhu Qing (le docteur) FAN Bingbing

Xiao Hao (l’ami) QIN Hao

Lin Bo (le fils) WANG Ziyi

Xiao Wen (la petite amie) LI Feier

 

 

Distribution : Films Sans Frontières

 

Durée : 115 min. / CHINE / 2010 / Visa N°132903

DCP 2K / VOSTF / Scope / Couleur / 5.1